Réalisé par Ruben Fleischer
Ecrit par Will Beall
D'après le roman Tales from the Gangster Squad de Paul Lieberman
Avec : Josh Brolin, Sean Penn, Ryan Gosling, Emma Stone...
1h53
Sortie : 6 février 2013
7/10
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Back to 40s
Adepte du détournement de genre tel que le film d'horreur (avec Bienvenue à Zombieland, une comédie horrifique) ou le film d'action (avec 30 minutes maximum, une comédie), Ruben Fleischer revient avec la ferme intention de s'attaquer à plusieurs "genres" du cinéma des années 40 (film noir, film de gangster, western). Ce dernier film souffre néanmoins du marketing qui le vend comme un descendant des plus grands films noirs.
Synopsis : Los Angeles, 1949. Mickey Cohen, originaire de Brooklyn, est un parrain impitoyable de la mafia qui dirige la ville et récolte les biens mal acquis de la drogue, des armes, des prostituées et - s'il arrive à ses fins - de tous les paris à l'ouest de Chicago. Tout ceci est rendu possible par la protection, non seulement des hommes de mains à sa solde, mais également de la police et des hommes politiques qui sont sous sa coupe. Cela suffit à intimider les policiers les plus courageux et les plus endurcis... sauf, peut-être, les membres de la petite brigade officieuse de la LAPD dirigée par les sergents John O'Mara et Jerry Wooters qui, ensemble, vont tenter de détruire l'empire de Cohen.
Pour ce film, Ruben Fleischer choisit de reprendre plusieurs codes de différents genres :
- Le film noir bien sûr avec le traitement de la lumière dans les moments nocturnes, le détective privé Max Kennard (joué par Robert Patrick et qui tient un 2nd rôle), l'abandon du code de conduite (les policiers font des missions de sabotage en délaissant leurs insignes).
- Le film de gangster, cette fois-ci du côté de l'équipe de Mickey Cohen (joué par Sean Penn, le plus mauvais rôle du film, on ne se demande s'il campe une caricature de parrain de la mafia ou si le but était vraiment d'en faire un parrain très sérieux). On retrouve quelques clins d'oeil à certaines scènes de film traitants de ce sujet. Dans Le parrain 2 de Francis Ford Coppola, des gangsters mitraillent la chambre de Michael Corleone de l'extérieur et sa femme se trouve sur le lit. On retrouve une scène identique avec la femme du sergent John O'Mara, incarné par Josh Brolin, Connie O'Mara (prénom que l'on retrouve dans la trilogie Le Parrain avec la soeur de Michael Corleone).
- Le western, personnifié par le détective privé Kennard qui ne se sépare jamais de son Colt alors que tous les autres personnages se battent avec des armements plus récents. On retrouve une scène, de jour, qui se déroule dans un cadre identique à celui du western (paysage aride, désertique) et qui met en avant les qualités de ce détective.
- D'autres références, bien plus récentes cette fois-ci, comme Ocean's Eleven de Steven Soderbergh, notamment dans l'exposition du film où John O'Mara compose son équipe. Une équipe assez hétéroclite dans les 2 films, chacun ayant ses qualités propres.
Gangster Squad est narrativement très bien construit, sûrement du au fait qu'il est adapté d'un roman et que le romancier a eu un regard (en tant que producteur exécutif) sur le film. Des twists réussis, une histoire qui tient la route, des personnages foisonnants et très consistants (même Sean Penn, malgré les mimiques, notamment faciales, recopiés assez laborieusement sur celles de Marlon Brando dans Le Parrain). Ruben Fleischer prend plaisir à varier les cadrages, les prises de vue, l'esthétique. Il dynamise une histoire déjà très riche.
Mais Gangster Squad, c'est aussi un casting 5 étoiles. Ruben Fleischer nous offre une palette culturelle très intéressante avec un mexicain, joué par Michael Pena, qui est pris sous l'aile du détective privé, un afro-américain campé par Anthony Mackie, l'irlandais John O'Mara, le gangster juif Mickey Cohen, le beau héros américain avec Jerry Wooters (bien sûr Ryan Gosling).
S'il y a bien un personnage qui souffre du problème marketing autour de film c'est celui qu'incarne Emma Stone nommé Grace Faraday. Alors qui lui est reproché d'être une mauvaise femme fatale, ce personnage n'a absolument pas la prétention d'en être une. Certes elle est traitée visuellement comme telle mais narrativement elle n'a rien de ce symbole féminin du film noir. Dans tous films noirs, la femme fatale amène les problèmes à son amant et à elle même et est très souvent le centre du conflit. De plus elle n'a souvent pas conscience d'être aussi dangereuse. Or Emma Stone ne répond à aucun de ces critères. Elle n'amène pas les problèmes, ils ont déjà commencé avant qu'elle n'entretienne une vraie relation avec Jerry Wooters, elle est consciente du danger qu'elle court et fait courir. Elle n'est pas du tout le centre d'attention. John O'Mara, étant autant aussi voir plus important que Jerry Wooters, n'est pas mêlé à cette femme. Pour reprendre la référence à Ocean's Eleven, Emma Stone ressemblerait plus au personnage de Julia Roberts, sauf qu'ici Ryan Gosling n'a pas le rôle principal comme le tient George Clooney. Emma Stone a un très beau rôle malgré tout ce qui peut lui être reproché.
La romance entre Grace Faraday et Jerry Wooters est d'ailleurs secondaire. L'histoire mise en avant est celle de John O'Mara. Ce dernier est tiraillé entre l'envie d'avoir la tranquillité d'une vie de famille et le désir de nettoyer Los Angeles de tous trafiques illégaux. Mireille Enos (actrice surtout connu pour ses rôles dans les séries tv) qui interprète Connie, sa femme, fait une performance juste, touchante, et amène de l'humanité dans ce milieu qui en manque cruellement.
Avec ce 3ème film, Ruben Fleischer prouve qu'il est une valeur montante d'Hollywood. Dans un film aussi noir, sérieux que celui là il parvient à y mettre certaines scènes drôles et légères comme le 1er sabotage (raté) que va effectuer l'équipe de John O'Mara. Le réalisateur prend plaisir à mélanger les genres et cela lui réussit. Il est regrettable que ce bon film soit aussi mal vendu.
- Le film noir bien sûr avec le traitement de la lumière dans les moments nocturnes, le détective privé Max Kennard (joué par Robert Patrick et qui tient un 2nd rôle), l'abandon du code de conduite (les policiers font des missions de sabotage en délaissant leurs insignes).
- Le film de gangster, cette fois-ci du côté de l'équipe de Mickey Cohen (joué par Sean Penn, le plus mauvais rôle du film, on ne se demande s'il campe une caricature de parrain de la mafia ou si le but était vraiment d'en faire un parrain très sérieux). On retrouve quelques clins d'oeil à certaines scènes de film traitants de ce sujet. Dans Le parrain 2 de Francis Ford Coppola, des gangsters mitraillent la chambre de Michael Corleone de l'extérieur et sa femme se trouve sur le lit. On retrouve une scène identique avec la femme du sergent John O'Mara, incarné par Josh Brolin, Connie O'Mara (prénom que l'on retrouve dans la trilogie Le Parrain avec la soeur de Michael Corleone).
- Le western, personnifié par le détective privé Kennard qui ne se sépare jamais de son Colt alors que tous les autres personnages se battent avec des armements plus récents. On retrouve une scène, de jour, qui se déroule dans un cadre identique à celui du western (paysage aride, désertique) et qui met en avant les qualités de ce détective.
- D'autres références, bien plus récentes cette fois-ci, comme Ocean's Eleven de Steven Soderbergh, notamment dans l'exposition du film où John O'Mara compose son équipe. Une équipe assez hétéroclite dans les 2 films, chacun ayant ses qualités propres.
L'équipe au complet : Rocky Washington (Anthony Mackie), Jerry Wooters (Ryan Gosling), Navidad Ramirez (Michael Pena), Conway Keeler (Giovanni Ribisi), John O'Mara (Josh Brolin), Max Kennard (Robert Patrick)
Mais Gangster Squad, c'est aussi un casting 5 étoiles. Ruben Fleischer nous offre une palette culturelle très intéressante avec un mexicain, joué par Michael Pena, qui est pris sous l'aile du détective privé, un afro-américain campé par Anthony Mackie, l'irlandais John O'Mara, le gangster juif Mickey Cohen, le beau héros américain avec Jerry Wooters (bien sûr Ryan Gosling).
S'il y a bien un personnage qui souffre du problème marketing autour de film c'est celui qu'incarne Emma Stone nommé Grace Faraday. Alors qui lui est reproché d'être une mauvaise femme fatale, ce personnage n'a absolument pas la prétention d'en être une. Certes elle est traitée visuellement comme telle mais narrativement elle n'a rien de ce symbole féminin du film noir. Dans tous films noirs, la femme fatale amène les problèmes à son amant et à elle même et est très souvent le centre du conflit. De plus elle n'a souvent pas conscience d'être aussi dangereuse. Or Emma Stone ne répond à aucun de ces critères. Elle n'amène pas les problèmes, ils ont déjà commencé avant qu'elle n'entretienne une vraie relation avec Jerry Wooters, elle est consciente du danger qu'elle court et fait courir. Elle n'est pas du tout le centre d'attention. John O'Mara, étant autant aussi voir plus important que Jerry Wooters, n'est pas mêlé à cette femme. Pour reprendre la référence à Ocean's Eleven, Emma Stone ressemblerait plus au personnage de Julia Roberts, sauf qu'ici Ryan Gosling n'a pas le rôle principal comme le tient George Clooney. Emma Stone a un très beau rôle malgré tout ce qui peut lui être reproché.
Grace Faraday (Emma Stone) et Jerry Wooters (Ryan Gosling)
Avec ce 3ème film, Ruben Fleischer prouve qu'il est une valeur montante d'Hollywood. Dans un film aussi noir, sérieux que celui là il parvient à y mettre certaines scènes drôles et légères comme le 1er sabotage (raté) que va effectuer l'équipe de John O'Mara. Le réalisateur prend plaisir à mélanger les genres et cela lui réussit. Il est regrettable que ce bon film soit aussi mal vendu.
Alexis D.
Mickey Cohen (Sean Penn) et John O'Mara (Josh Brolin)
Grace Faraday (Emma Stone) et Mickey Cohen (Sean Penn)
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